Nous sommes deux semaines après notre sortie familiale alpestre. Il était alors question ce jour là d’enchaîner le col du Sabot et la montée vers l’Alpe d’Huez côté Villard-Reculas via le Pas de la Confession. C’était ma première sortie vélo en montagne si j’éclipse celle réalisée dans les Monts du Forez en juillet dernier. Après avoir ressenti une grosse fatigue la semaine suivante, la forme semble être de retour. Nous sommes le 6 septembre. Aujourd’hui, je suis mon frère sur les routes du Pilat avec, au programme, le col du Planil (alt: 834 m) et le crêt de l’Oeillon (alt: 1350 m). Un balcon sur les Alpes.
Date de sortie : 6 septembre 2021
Sport : Cyclisme / Nature : Cyclotourisme
Lieu de départ : Saint-Priest-en-Jarez (42270) – Loire
Distance : 90 km
Moyenne: 17 km/h
Altitude minimale : 383 m / Altitude maximale : 1350 m
Dénivelé + : 1784 m
Météo : Soleil, quelques nuages
Trace GPS
Départ peu après 8h00 de Saint-Priest-en-Jarez. Je rejoins mon frère sur le parking de Carrefour Sorbiers. La circulation est encore assez dense. Mon “guide” est là, assis. Il vient d’arriver. Il ne me reste plus qu’à suivre son sillage et à me laisser guider. Nous partons du côté du Fay à Saint-Jean-Bonnefond pour ensuite redescendre sur Saint-Chamond. Il fait relativement frais mais l’envie, bien accrochée au guidon. L’objectif de la journée est droit devant nous. Nous le devinons là-bas, au loin. L’Oeillon, coiffée de sa célèbre antenne.
Bien calé dans ses roues, nous traversons la ville de Saint-Chamond. Si la circulation a baissé, je reste attentif à chaque carrefour, à la chaussée rendue mouillée par endroit par un arrosage matinale. Je ne suis pas vraiment à l’aise dans ces conditions. Heureusement, bientôt nous prendrons la direction de la Valla-en-Gier. Alors que les pourcentages moyens n’ont rien d’effrayant, les sensations me paraissent tout de même très moyennes. Au barrage de la Rive, nous prenons à droite pour entamer l’ascension du Planil. Le paysage a radicalement changé. Le bruit de la ville s’est éloigné au profit du calme du massif du Pilat. Le gris et le noir se dissipent au profit du vert. La pente est maintenant plus raide et les premières douleurs au genou gauche apparaissent. J’essaie de ne pas y prêter attention et de profiter du paysage. Le panorama se déroulant devant mes yeux a cette avantage de faire diversion. “L’avantage en montagne c’est que l’on s’élève rapidement” dixit mon frère. Je ne peux qu’acquiescer tant les constructions bétonnés de la ville semblent si minimes dans la vallée. Bientôt le sommet. Le versant de ce col a ceci d’original que malgré son altitude relativement faible (847 mètres), les arbres sont quasi inexistants.
Nous plongeons de l’autre côté vers Doizieux. Mon frère m’avertit de mettre tout à gauche… J’exécute et j’inverse les rapports. Peu après le panneau d’entrée dans le village, à droite, la route se rétrécit et se cabre brutalement avec des passages avoisinant les 15% jusqu’au Freysses. Le conseil de mon frère prend alors tout son sens. J’ai l’impression de buter dans la pente gardant tout de même une certaine efficacité. Les douleurs ressenties dans la précédente montée ne se sont pas atténuées. Bien au contraire. Et la gêne touche maintenant le genou droit. J’éprouve des difficultés à me mettre en danseuse. Le plaisir de rouler est toutefois toujours présent et là est bien l’essentiel.
Nous récupérons la voie principale au niveau du hameau “Les Scies”. Il reste 10km. La scierie Duplany se trouve à notre droite. Un écureuil traverse devant nous avant de se cacher entre les troncs. Il flotte dans l’air une odeur de bois fraîchement coupé. Il est des moments où l’on oublie tout le reste. Cet instant est de ceux-là. Après l’épingle à gauche, mon frère me glisse malicieusement que nous venons d’emprunter selon lui, “l’une des variantes la plus difficile de l’Oeillon. Cela évite bien de gamberger pour la suite… Pour sûr, le versant le plus beau”. Je le reconnais bien là… La pente s’adoucit quelque peu jusqu’au collet de Doizieux. Viennent ensuite 4 km plus raides dont un à 8,5%. Difficile de se cacher. A la faveur d’une courbe, l’antenne relais me saute au visage. Je profite de la vue sur les Trois Dents toutes proches. Le sommet du col de l’Oeillon est maintenant à quelques tours de roues.
Cependant, pas question de se croire déjà arriver. Gourmandise oblige, nous poussons jusqu’à l’émetteur TDF du Pilat. Dans l’ombre bienveillante de la croix, la vue plongeante sur la vallée du Rhône est sublime. Source d’inspiration… et de restauration. Aujourd’hui, nous ne verrons malheureusement pas les Alpes.
Nous nous dirigeons à présent vers la croix de Chaubouret que j’atteins un peu plus tard, le coup de pédale heurté. La descente. Enfin. Malgré une petite crevaison roue arrière qui obligera mon frère à rebrousser chemin, je me laisse glisser prudemment jusqu’au quartier de Terrenoire. Je dois bien avouer que la dernière partie du parcours est pour moi très longue. Il est 14h30. 90 km et quelques 1800 mètres de dénivelé positif au compteur. Un peu plus pour mon frère que je remercie au passage pour ce très beau tracé, et pour son soutien tant moral que mécanique…