The Battle of Trafalgar (1805)

C’est le jour J. Celui que j’attendais avec impatience depuis le 20 avril 2019, date à laquelle j’ai donné sur ma feuille A3 d’un blanc immaculé le premier coup de crayon. Je n'osais alors l'imaginer. Mais dès lors, l’un après l’autre, chaque geste fit émerger un autre membre d'équipage, une nouvelle voile, un nouveau bateau. Bref un détail, un élément supplémentaire. La gomme succède au crayon, les opposés deviennent alliés pour que l’esquisse s’affine; se peaufine jusqu’à laisser entrevoir ce que sera le résultat final.

C’est donc avec une certaine fierté que je publie mon dernier dessin. Et si d’un côté, je suis content d’avoir apposé ma signature sur ce qui restera un projet qui me tenait particulièrement à cœur, je suis de l’autre, un brin “nostalgique” d’avoir achevé ce dessin (même s’il ne le sera jamais totalement à mon sens) qui m’a tenu en haleine de nombreux mois. L’ambivalence des sentiments, The Battle of Trafalgar.

Un petit documentaire relatant la bataille de Trafalgar, le 21 octobre 1805. Bon visionnage.

En prime, un petit lien (en anglais) détaillant le tableau "The Battle of Trafalgar, 21 October 1805: Death of Nelson" de George Chambers I (1803–1840). Ce n'est autre qu'une copie de l'oeuvre gigantesque de William Clarkson Stanfield.


Un long cheminement

Ce souhait de réaliser un dessin sur cet univers n’est pas nouveau. Je crois qu’il date de mes années de primaire… Plus tard, lors de la franchise Pirates des Caraïbes débuté en 2013, cette idée m’est alors revenu. Toutefois, certaines questions me paraissaient alors insoluble. Comment dessiner la mer, le ciel? Comment rendre réel – “dynamique” en un sens, ces deux éléments majeurs, ces deux acteurs cruciaux dans le cadre d’une bataille navale. Les bateaux eux même comportent bien trop de détails (le gréement, les canons,…). J’ai alors abandonné l’idée. Ou plutôt l’ai-je simplement mise de côté. Ranger dans un tiroir fermé à clé qui n’attendait qu’une occasion pour être rouvert. La visite de l’Escale à Sète en 2018 où l’Hermione faisait figure de proue fut cet élément déclencheur, cette clef.Tandis que le film Admiral (2015) de Roel Reiné que j’ai eu l’occasion de visionner quelques temps après m’a donné l’impulsion nécessaire pour déverrouiller la serrure.
Il ne restait alors qu’à trouver un modèle. Ce sera finalement une oeuvre de Clarkson Frederick Stanfield: The Battle of Trafalgar (1836)
L’objectif est de produire un dessin le plus fidèle possible à la peinture de base. J’essaierai d’y faire apparaître un maximum de détails. L’autre challenge sera de rendre le dessin vrai. Par là j’entends dynamique. Je ne veux pas que les bateaux n’apparaissent figer sur cette mer agitée.

Le dessin

L’objectif est double. Celui de réaliser une reproduction la plus fidèle possible à la peinture de base. Faire apparaître un maximum de détails est ainsi un enjeu majeur. Il est ainsi possible de distinguer les membres d’équipage, les sabords (ouverts ou fermés) par lesquels passent les fût de canons, les gréements (cordages pour le mouillage, espars…). J’ai tout de même été limité par la finesse de certains éléments (compte tenu du ratio dimension avec l’oeuvre d’origine). Certains sont ainsi manquants, d’autre perfectibles.
Le second challenge est de rendre le dessin le plus “vivant” possible et de faire transparaître la brutalité des combats. Par là j’entends dynamique. Je ne veux pas que les navires et les barques n’apparaissent figer sur cette mer agitée. Le travail apporté à la mer (la houle, le creux des vagues, le reflet des bateaux et des débris flottant à la surface de l’eau) et au ciel est donc très important. Et c’est d’ailleurs peut-être là que j’ai rencontré le plus de difficultés. Ne disposant pas de cours de dessin et de technique solide, j’y suis allé au feeling, de retouche en retouche en essayant de jouer sur les contrastes et les reflets.

La Bataille de Trafalgar (21 octobre 1805)

Le contexte

À la suite de la reprise des hostilités entre la France et le Royaume-Uni, le 18 mai 1803, après l’éphémère paix d’Amiens, Napoléon Ier commence à réunir une armée au camp de Boulogne dans le but d’envahir les îles Britanniques et d’en finir ainsi avec son plus coriace ennemi.

La bataille

Cette bataille navale remportée le 21 octobre 1805 par l’escadre britannique (27 vaisseaux), dirigée par l’amiral Horatio Nelson sur la flotte napoléonienne (18 navires français), commandée par l’amiral Villeneuve et soutenue par la flotte espagnole (15 navires), eut lieu au large du cap de Trafalgar, au sud de l’Espagne près de Cadix. La tactique de l’amiral britannique consista à former deux colonnes qui coupèrent le centre et l’aile gauche des forces franco-espagnoles. Le HMS Victory, navire de 1er rang, ouvrit alors une brèche dans la ligne ennemie d’une bordée meurtrière sur le vaisseau amiral le Bucentaure dans laquelle s’engouffra les bateaux suivants. Au cours du combat qui le mit au prise avec Le Redoutable, l’amiral Nelson fut touché mortellement à l’épaule. Quant à De Villeneuve, il fut fait prisonnier.

La bataille de Trafalgar assoit définitivement la domination navale du Royaume Uni et sa détermination à vaincre l’empereur. Napoléon mit fin à ces projets d’invasion de l’Angleterre.

Clarkson Frederick Stanfield (03/12/1793 – 18/08/1867)

Clarkson Frederick Stanfield, parfois appelé à tort « William Clarkson Stanfield” (3 décembre 1793 – 18 mai 1867) était considéré comme l’un des meilleurs peintres marins d’Angleterre. Pour Ruskin (écrivain, critique d’art et réformateur social), il était « le chef des réalistes anglais ». Il était souvent considéré comme le rival le plus proche de Turner.

The Battle of Trafalgar (1836) est une peinture à huile sur toile exécuté au profit du United Service Club.

Matériel utilisé

1 crayon HB, 1 crayon 2B, 1 critérium mine 0.5, 1 critérium mine 0.7, 1 crayon gomme, 1 estompe


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