Déjà un an depuis ma dernière excursion montagnarde à Saint-François-Longchamp. Ce week-end de fête nationale est l’occasion idéale de retourner dans les Alpes, du côté de Chamrousse, dans le massif montagneux de Belledonne. Retour sur quatre jours au profil plutôt sportif.
Jour 1: La visite du château de Vizille
Ce premier jour relève davantage de la mise en jambe que de la randonnée, une forme de préparation à la randonnée qui m’attend le lendemain, à savoir la montée de Vizille à la station de Chamrousse 1650. Arriver en fin de matinée dans cette petite commune située sur la route Napoléon au cœur de la vallée de la Romanche, Vizille est connu notamment pour son riche passé historique. Après une pose pic-nique ainsi qu’une petite sieste à l’ombre des arbres, mon frère et moi visitons le jardin et le parc du château de Vizille, ancienne résidence seigneuriale qui abrite aujourd’hui le musée de la Révolution française. Le parc animalier est bien l’une des principales curiosités du domaine de Vizille. S’étendant sur près de 60 hectars, il est occupé par plusieurs espèces animales dont les cervidés en sont les habitants les plus majestueux. En début de soirée, nous rejoignons le F1 de Gières.
Jour 2: L’ascension jusqu’à la station de Chamrousse 1650
Date de sortie : 12 juillet 2015
Sport : Marche / Nature : Randonnée libre
Nombre de participants: 1
Lieu de départ : Vizille (38220) – Isère
Distance : 23 km
Altitude minimale : 286 m / Altitude maximale: 1659 m
Dénivelé : 1764 m (Oruxmaps – 2052 m)
Durée : 6 heures 30
Météo : Temps clair et ensoleillé
Trace GPS
Cette journée du 12 juillet s’annonce longue. Il en va ainsi quand on se lève à 1h30 du matin. Oui, c’est bien en plein cœur de la nuit grenobloise que nous nous levons pour rejoindre le départ du B.R.A. dont le départ est donné sur les coups de 3h30 à proximité du Château de Vizille. Un départ de nuit à la lueur des frontales et autres éclairages cycliste pour ces valeureux et téméraires sportifs prêts à affronter la rudesse des longues pentes du Glandon mais aussi les merveilleux Lacets de Montvernier pour ne citer que ces deux cols. Quant à moi, je profite de la solitude de la ville endormie pour découvrir son centre historique.
6h30 marque le départ de l’ascension vers Chamrousse Recoin. Si les deux kilomètres pour sortir de Vizille sont plats, les premières pentes de la montées ne tardent pas. Et elles se feront de plus en plus sévères jusqu’au Montsec. La température, à cette heure de la journée est agréable surtout que la forêt est vraiment dense en ce début de parcours. Comme il est possible de le voir sur le profil altimétrique ci-dessus, le dernier kilomètre un peu avant le hameau suscité (1100m) est très raide avec un pourcentage moyen avoisinant les 25%. La suite de la randonnée jusqu’au Col de la Madeleine est davantage ouvert aux panoramas et exposée au soleil avant de retrouver les bois jusqu’à l’arrivée sur Chamrousse. Ce passage en forêt ressemble d’ailleurs à une suite d’improvisations me menant à emprunter pêle-mêle, de larges sentiers prévus pour les engins forestiers, des chemins presque « à l’abandon » où la nature reprend peu à peu ses droits (hautes herbes et orties) ainsi qu’une portion de route. J’atteins l’hôtel des « Balcons de Recoin » sur les coups de 15h00; fin d’une belle journée attaquée très tôt le matin. Place maintenant à la récupération en vue des deux prochains jours. Je ne conseillerais que trop de suivre le GR549 via le Lac Luitel, chose que j’aurais fait sans hésité si j’avais eu vent de l’existence de cet itinéraire.
Jour 3: Tour des lacs de Chamrousse
Date de sortie : 13 juillet 2015
Sport : Marche / Nature : Randonnée libre
Nombre de participants: 2
Lieu de départ : Chamrousse 1650 (38410) – Isère
Distance : 15,5 km
Altitude minimale : 1650 m / Altitude maximale: 2075 m
Dénivelé : 855 m (Oruxmaps – 1100 m)
Durée : 5 heures 45
Météo : Temps clair et ensoleillé
Trace GPS
A l’inverse de la journée précédente, celle-ci se commence par une longue grasse mat bien méritée. C’est seulement à 11h00 que nous prenons, mon frère et moi, les premiers sentiers en direction des Lacs Robert. Aucun parcours n’est décidé à l’avance. Ça se décidera en fonction de la forme du moment. Si les premiers kilomètres sur des pistes sans difficultés particulières sont là encore assez raides avec un pourcentage moyen d’environ 15%, les choses se compliquent très nettement en terme de technicité une fois le Col de Balme (1825m) franchi. Les chemins si praticables du début laissent place à des sentiers étroits et escarpés où se mêle passage rocheux et pierriers. Un câble est d’ailleurs installé sur une paroi pour faciliter les marcheurs dans leur avancé. Face à l’immensité de ces paysages, l’Homme paraît si petit.
Après une petite pause aux abords des trois lacs composant les Lacs Robert, nous prenons la direction de la Pra pour ce qui sera notre Tour des Lacs de Chamrousse. Des passages là encore techniques et parfois très raides émaillent cet itinéraire qui nous amène à découvrir, le long de torrents, une enfilade de lacs bleu émeraude merveilleuse: Lac Léama, Bernard, Longet et Claret. La fin, du lac Léama (1942 m) au Roc de l’Hôpital (2100 m), m’étant pour le moins éprouvant malgré les paysages grandioses, nous décidons de rentrer par le même chemin jusqu’au Lacs Roberts. Bien aidé par le frangin, la forme revient peu à peu. Au niveau de la Brèche Nord, nous bifurquons à droite, pour passer sous le Grand Eulier et nous engagés, via une sente dans la pierraille, dans le très jolie vallon des Pourettes jusqu’au dernier lac de la journée; le lac des Pourettes (1819 m). Au cœur des prairies, sûrement très fleuries au printemps, le retour par la Grotte (1773 m) et le Col de l’Aiguille (1819 m), sur Chamrousse (18h30) ne pose que peu de problèmes.
En bref, ce tour des Lacs de Chamrousse est un itinéraire « alpin » de toute beauté qui épargne le plus souvent la triste vision des remontées mécaniques.
Jour 4: Croix de Chamrousse avec retour par le Lac Achard
Date de sortie : 14 juillet 2015
Sport : Marche / Nature : Randonnée libre
Nombre de participants: 2
Lieu de départ : Chamrousse 1750 (38410) – Isère
Distance : 10 km
Altitude minimale : 1720 m / Altitude maximale: 2250 m
Dénivelé : 520 m (Oruxmaps – 600m)
Durée : 3 heures 30
Météo : Temps clair et ensoleillé
Trace GPS
Tôt le matin, le soleil qui se lève sur le Massif de Belledonne berce la station de Chamrousse de ces premiers rayons et nous enlèves aux bras de Morphée. 11h00 marque le départ de Roche Béranger. C’est les jambes un peu lourdes que nous entamons notre randonnée vers la Croix de Chamrousse (2250 m) dont les pentes sont assez régulières (13% de moyenne). Nous effectuons les 4km de montée en 1h15. Du sommet les panoramas sont grandioses et la vue, imprenable sur les massifs du Vercors, de la Chartreuse, de l’Oisans et de Belledonne. En fond, les hauts sommets blancs (Pic de l’Étendard, la Meije, la Barre des Ecrins,…) trônent fièrement et veille sur ce paysage de carte postale.
En redescendant en direction du col de la Botte à 2174 m, nous avons tout loisir d’admirer en contrebas les Lacs Robert. Nous virons alors à droite par un chemin caillouteux à souhait (hein fréro!!!) au fond d’un petit cirque, vers un chapelet de petits lacs de verrou (œuvre de glacier aujourd’hui retiré) dans leurs écrins de pierre. Remontant vers le Col de l’Infernet (2050 m), dernier col de la journée et donc de ce week-end alpestre, le lac Achard (1917 m) se dévoile peu peu. Situé au fond d’une cuvette d’un cirque naturel composé de pelouse alpine et de quelques conifères épars interrompus par des éboulis et des rochers plus ou moins grand, ce lac, bordé de plusieurs sommets culminant à un peu plus de 2000 m d’altitude, nous offre l’un des plus beau cliché qu’il nous aient été donné de voir durant ces quatre jours. Splendide. Vision confirmée par la foule observée à ses abords. Une pause s’impose alors. Nous plongeons ensuite dans une zone boisée où le circuit « saute-mouton » de nouveau technique à travers les passages rocheux nous conduira à la station haute de Chamrousse (15h15) via le lieu dit Bachat Bouloud.
C’est la fin de deux journées à l’éblouissement total rythmées par des paysages alpins où les lacs, les montagnes et le ciel se fondent en une offre de vacance parfaite, symphonie à la beauté que je n’oublierai jamais.
Au retour de ces quatre jours Alpestre, je me rappellerai d’une chose résumée sous la forme d’une simple expression que voici: « Si l’ascension est dur, l’émerveillement est grand ».