Le défi est cette fois encore de taille pour mon frère puisqu’il entre dans l’antichambre d’une nouvelle confrérie, celle des « Fondus de l’Ubaye ». Il est question ici, pour devenir Grand Maître, d’en finir avec l’ascension de 7 cols dont celui de la Bonnette-Restefond ou, s’il faut le préciser, la route la plus haute d’Europe. Une grande course donc pour une grande cause puisque les fonds récoltés le seront au profit de la lutte contre la mucoviscidose.
La raison de notre séjour étant donné, il est maintenant tant de s’attarder un peu plus sur le week-end. La veille du jour J, nous prenons possession de notre hôtel; l’Equipe. Un nom qui ne s’invente pas en cette période de coupe du monde. J’accompagne mon frère à Barcelonnette pour la finalisation de son inscription et un briefing sur la course puis nous allons nous balader dans la ville avant de rentrer à l’hôtel. Il est déjà tard et la nuit risque d’être courte pour le frangin. Bon courage… il t’en faudra.
En ce qui me concerne, j’attaque le samedi sur les coups de 9h avec déjà une petite idée derrière la tête; celui de battre, d’une part, mon record de distance réalisé sur le Babet Appelou et, de l’autre, celui de dénivelé établit il y a un peu moins d’un mois de ça, lors de l’ascension du Grand Colombier.
Date de sortie : 28 juin 2014
Sport : Marche / Nature : Randonnée libre
Nombre de participants : 1
Lieu de départ : Sauze (04400) – Alpes-de-Haute-Provence
Distance : 28 km
Altitude minimale : 1130 m / Altitude maximale : 2681 m
Dénivelé : 1680 m (Oruxmaps – 1970 m)
Météo : Soleil voilé, Vent faible
Album photo : Sauze, « Le Chapeau de Gendarme – Barcelonnette » 2014
Trace GPS
Du balcon de notre chambre, et malgré un ciel quelque peu nuageux, le sommet du Chapeau de Gendarme est dégagé et bien ensoleillé ce qui laisse présager d’une très belle journée. Un petit déjeuner copieux et je me lance sur les premières rampes du Chapeau de Gendarme. Les jambes sont assez lourdes mais les paysages sont grandioses et les conditions climatiques au rendez-vous. J’atteins la station du Super-Sauze vers les 10h30. Les paysages sont verdoyants et les champs fleuris ce qui donne de très beaux clichés comme celui présenté en en-tête d’article.
Les sentiers sont dans l’ensemble escarpés mais facilement praticables en ce début de randonnée. Ce, du moins jusqu’au puits de captation de la Goutta. De ce point et jusqu’au sommet, les pentes deviennent bien plus raides et un peu plus techniques. Preuve de l’altitude, les roches, de plus en plus nombreuses, se mêlent désormais à la verdure et bientôt, l’ascension se fera essentiellement dans les pierriers. De ce promontoire, imprenable est la vue sur la vallée de l’Ubaye. Elle le sera encore plus quelques kilomètres plus loin, et ce au gré de belles rencontres… avec les habitants de ces montagnes: les Bouquetins. Un plaisir pour les yeux…
Vers les 13h00, je touche enfin au but. Le voici le sommet du Chapeau de Gendarme aussi surnommé Le Lan (2681m). Un imposant cairn se dresse à côté du panneau indiquant le sommet. Je laisse un petit témoignage sur le « livre d’or » présent en son sein. A cette altitude, la neige, elle, est bien présente. A l’horizon, les massifs montagneux découpent un ciel chargé en nuages. Blottis au pied de ces sommets, les villages, de Saint-Pons à Faucon-de-Barcelonnette, s’érigent au sein d’une peinture vivante où coule en son fond la rivière torrentielle Ubaye. Que la montagne est belle!
A 13h45, je reprend mon chemin qui me mènera au Col de Fours (2314m – 15h15) via le Col du Gyp (2448m – 14h20) en faisant le tour des Brecs au nom très révélateur de « Brec Second » et « Brec Premier ». Le passage au beau milieu des pâturages est très plaisant et me donne l’occasion de découvrir l’autre versant du Chapeau et de me retrouver par deux fois nez à nez avec une marmotte. La faune et la flore est très riche dans ces alpages.
16h00 et 16km dans les jambes, je parviens à Super-Sauze. Je décide de poursuivre sur le circuit du Vivier avec une descente sur Barcelonnette. Il n’y a pas grand chose à faire remarquer sur cette seconde moitié de la randonnée si ce n’est la diversité des paysages et notamment à proximité du torrent de Sauze. Si sa traversée n’a forcément rien de difficile à cette période de l’année, le chemin doit être rendu impraticable de longs mois dans l’année, au moment de la fonte des neiges ou de fortes pluies.
Je retrouve mon frère à Barcelonnette sur les coups de 18h30 pour la pasta partie. A l’inverse d’un moins plus tôt, je met un point d’honneur de rejoindre à pied le point de départ. Il est 21h30… le match Uruguay – Colombie vient de commencer.
Le bilan de la journée est positif. Avec finalement plus de 28km, ce circuit me permet d’atteindre mon premier objectif. Quant au deuxième, c’est moins évident et tout dépend à quelle application je me réfère (Openrunner, Oruxmaps). Enfin, le dépaysement, il est total et là est bien le plus important. Les Alpes.
Le lendemain, le temps est maussade et nous ne pourront malheureusement pas profiter pleinement de la journée. Il est grand temps de reprendre la route en direction de nos montagnes à nous… le forez.